28 mai 2007

INjuste et cynIQUE..

Promesse tenue : les intérèts d'emprunts immobiliers pourront être déduits des impôts.

A ceci prêt que cette mesure - présentée comme une réponse à l'attaque de S. Royal sur le non-respect de la loi SRU par la ville de Neuilly-sur-Seine dont Notre Bon Président fut le maire - ne s'appliquera a priori qu'aux achats et emprunts réalisés après le 6 mai 2007 et pourrait ne s'appliquer qu'aux primo-accédants.

Outre le fait que le nombre de contribuables qui pourront bénéficier de cette promesse de campagne est ainsi très largement dinimué, on appréciera la justice de la mesure.

Reste à en déterminer la motivation :
- le cynisme ? Pourquoi ceux qui auraient pu ne pas voter pour moi bénéficieraient-ils de mes largesses ?
- le réalisme ? Cela coûterait trop cher finalement ?

Quoiqu'il en soit, cette mesure est cynique : aurait-on imaginer et accepter F. Mitterrand annonce que la réduction du temps de travail hebdomadaire (sans perte de salaire) ou la 5e semaine de congès payés ne bénéficieraient qu'aux salariés dont le contrat de travail aurait été signé après le 10 mai 1981 ?

Par contre, que nos amis riches se rassurent : gageons que le bouclier fiscal à 50% s'appliquera de manière égale à tous, que leur richesse soit antérieure ou non au 6 mai 2007.

MAJ : devant les remous provoqués par les conditions pressenties pour bénéficier de cette mesure, le gouvernement a entre temps annoncé qu'elle s'appliquerait à tous les emprunts y compris souscrits avant la date de la signature des décrets d'application de cette future (?) loi.

23 mai 2007

L'Etat modeste... Et lui et lui et lui ?

La porte-parole du Gouvernement a déclaré à l'issue du Conseil des ministres de ce jour :
«Le président de la République ayant par ailleurs décidé de mettre fin à tout privilège injustifié des membres du gouvernement, le Premier ministre a fait adopter le principe selon lequel lorsqu'un logement de fonction est attribué à un membre du gouvernement, celui-ci donne lieu à une imposition de droit commun et à l'assujettissement aux taxes locales».

Sans préciser si Notre Bon Président appliquera cette mesure à lui-meme et par conséquent à son logement de fonction, l'Elysée...

21 mai 2007

Histoire de parachutes...

«Si vous ne payez qu'avec des cacahuètes, vous n'aurez que des singes comme patrons.» (Jean-Pierre Garnier, lors de sa nomination à la tête de la firme britannique Glaxo.)


Et voici que l'on reparle - certains s'écrieront : "encore !" - d'une des plus célèbres Arlésiennes législatives : une loi contre les parachutes dorés.

Notre Nouveau Président a demandé à Jean-Louis Borloo de rédiger de toute urgence un projet de loi pour interdire - certains s'écrieront : "enfin !" - cette pratique bien soixante-huitarde dite des "parachutes en or".

Puisqu'il doit faire vite, je conseille à Mr Borloo de (re)lire avec intérèt le Rapport d'information n°12701 déposé en application de l'article 145 du Règlement par la Commission des Lois Consitutionnelles, de la Législation et de l'Administration Générale de la République en conclusion des travaux d'une mission d'information constituée le 16 octobre 2002 sur la réforme du droit des sociétés, rapport présenté par Mr Pascal Clément, alors député.2

Cette mission d'information - dans laquelle se trouvaient Ségolène Royal et Arnaud Montebourg - avait été constituée suite à - certains s'écrieront : "déjà !" - quelques abus broutilles : citons, pour et par exemple, la prime de départ du PDG de Carrefour (38,5 millions d'euros) ou celle de Philippe Jaffré (30 millions d'euros). Primes à côté desquelles les 8,5 millions d'euros attribués à Noel Forgeard font - pâle - figure d'argent de poche.

Rappelons au passage que ces primes furent accordées à des dirigeants remerciés... pour incompétence ou faute. En résumé, quand un salarié tape dans la caisse il est licencié pour faute sans indémnités ni préavis, il peut également être privé de ses droits aux allocations de chômage, quand un dirigeant met une entreprise - qu'il n'a souvent pas créée d'ailleurs - sur la paille ou peu s'en faut, il est remercié, y compris pécuniairement.

Rappelons également que nos grands patrons français, si prompts à citer leurs homologues américains pour justifier ces pratiques et presque faire pleurer le bon peuple sur leurs rémunérations plus basses ici que là-bas, sont moins enclins à adopter l'exemple d'un Steve Jobs, patron d'Apple, dont le salaire annuel est de 1 dollar mais dont la rémunération est consitutée de stock options et autres primes sur bénéfices, ce qui lui assure un revenu annuel tournant autour des 650 millions de dollars...

Je propose donc, puisque l'on nous présente les Etats-Unis comme le symbôle et l'exemple à suivre, que tous les grands patrons français adoptent ce modèle, ne s'octroit qu'un euro symbolique de salaire annuel et que leur rémunération soit proportionnelle aux bénéfices de l'entreprise qu'ils dirigent. Ce serait également un signal fort que le Mérite et le Travail sont en effet de retour, et cela rendrait toute sa valeur au bon mot de "Travailleur". Sans vouloir avoir des singes comme patrons, au moins peut-on souhaiter ne pas avoir de rats...

Chiche ?




1 http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i1270.asp
2 La majorité d'alors - UMP - et le ministre de l'Economie de l'époque - Francis Mer - tout comme son éphémère successeur - Nicolas Sarkozy - n'ont pas cru bon de donner suite à ce rapport.

La rupture, a t-Il promis...

NS nous a promis la rupture, il tient parole... sur un point au moins : la jurisprudence dite "Jospin".

Cette règle non écrite - qu'il eût été bon de valider par une loi - voulait qu'un ministre ne cumule pas trop de mandats électoraux (municipaux, régionaux, nationaux ou européens) en plus de son poste de ministre. Elle venait renforcer les lois existantes en la matière.

Sur les 15 ministres du gouvernement Fillon version 1.0, 12 (bizarrement tous ceux issus ou apparentés à l'UMP) sont candidats pour les prochaines élections législatives, l'un d'eux réalisant l'exploit d'être candidat à la députation cette année et aux municipales l'an prochain.

La jurisprudence Jospin avait été, bon gré mal gré, adoptée par le gouvernement Raffarin mais fut très sérieusement malmenée par... Nicolas Sarkozy qui mit plus de mauvais gré que du bon pour s'alléger de quelques-uns de ses mandats hauts-de-seiniens.

Mais bon, l'heure de la rupture a sonné, finissons-en donc avec cet esprit de 68 et ces idées saugrenues de non cumul de mandats !
Diantre, les Français ont clairement opté pour le libéralisme après tout !

Et puis qui sait, un gouvernement, ça peut ne pas durer. L'actuel Fillon version 1.0 ne pourrait avoir été formé que pour et dans l'optique des législatives, il faudra bien calmer les futur(e)s recalé(e)s qui ne feraient pas partie du Fillon 2.0.

Bis repetita...

"Ma politique sera dictée à la fois par la fermeté et l'humanisme", a déclaré Brice Hortefeux, le nouveau ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement au micro d'Europe 1.

Comparaison n'est pas raison, mais ce genre de déclaration en rappelle d'autres, celles de Maurice Papon lors de son procès. L'accusé tentait de se défendre en déclarant avoir fait preuve d'humanisme dans l'organisation des convois de déportation, en ayant fait louer des autobus pour transporter les Juifs du camp de Mérignac jusqu'à la gare Saint-Jean, "pour éviter qu'ils aillent à pied" ou bien encore en substituant aux wagons de marchandises initialement prévus pour le transport des déportés de Bordeaux à Drancy, des wagons de voyageurs de 3e classe.

Si les jurés n'ont pas douté de la fermeté avec laquelle furent exécutés les ordres de déportation, la sentence prononcée a démontré qu'ils ont fortement douté de l'humanisme dont il aurait fait preuve.

Mais je suis mauvaise langue, le devoir de mémoire la repentance qui comme nous l'a dit Notre Président, est une haine de soi, n'a plus de raison d'être. Humanisme et fermeté, donc.

Comme en 40...?

18 mai 2007

S'il passe, j'me casse...

Loïc Le Meur avait menacé de quitter la France si Ségolène Royal l'emportait au second tour de la présidentielle.

Nicolas Sarkozy à peine intronisé, Le Meur annonce qu'il compte dans les prochains mois s'expatrier aux Etats-Unis...

Ca commence fort...

Depuis hier je m'interroge sur le sens - si sens il y a - des premiers actes de notre nouveau Président.

L'Arc de Triomphe et la ravivage de la Flamme sur la tombe du soldat inconnu, OK. L'hommage au général de Gaulle, dans l'héritage politique duquel NS s'inscrit, rien à redire. L'hommage à Clémenceau, par contre, m'étonne un peu. Mais bon, sa statue est proche de celle de Mongénéral, après tout, pourquoi pas.

Plus étonnants, l'hommage rendu aux résistants fusillés au bois de Boulogne et ce voeu que soit lue à chaque rentrée scolaire la lettre d'adieu de Guy Mocquet.

Entendons-bien (dans les campagnes et ailleurs), ce n'est pas tant l'hommage en soi qui m'étonne, mais le discours. Voilà un président élu sur une promesse de rupture et d'élan vers l'avenir qui entame son quinquennat par un retour - loin, très loin - en arrière, et dans le temps et dans le ton.

Dans le temps : chaque lieu "visité" est associé à des évènements que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaitre. Détail "comique", ils rappellent tous l'antagonisme franco-allemand que les prédécesseurs de NS, Mongénéral en tête, s'efforcèrent de résoudre. Mais il faut croire qu'Angela Merkel ne lui en tint pas rigueur, dont acte. Ne soyons pas plus royalistes que le Roi.

Dans le ton ensuite : la lettre d'adieu de Guy Mocquet, les paroles prononcées à la cascade du bois de Boulogne, glorifient le don de soi à la Patrie et l'acceptation de ce sacrifice dit "suprême". Quel message d'avenir faut-il voir derrière ça ?

Enfin, admettons que NS en ait assez de du devoir de mémoire la repentance, il faut savoir bien choisir ses références historiques.

Je m'explique.

Aux Glières, l'encore candidat a voulu rendre hommage à la Résistance unie face à l'ennemi allemand. Durant sa campagne, reprenant une conception très gaullienne sur le régime de Vichy - à savoir : ce n'était pas la France - il avait déclaré que "des Français [qui] avaient trahi l'idée de la France, [qui] étaient devenus des ennemis de la France".

C'est un peu génant, car dans les deux cas - Bataille des Glières et massacre de la cascade du bois de Boulogne - on ne peut pas dire que "des" (sous-entendu : "quelques") Français étaient impliqués.
Aux Glières, l'armée allemande est venue au secours de la Milice bien française qui n'arrivait pas à réduire les maquis résistants.
A Boulogne - et dans une plus large mesure à Paris sous l'occupation - la branche là encore bien française de la Gestapo fut plutôt active. Des témoignages disent que "Les exécutions ont été faites par une vingtaine d’individus environ, tant soldats du SD qu’individus appartenant à la Gestapo française, à l’aide de revolvers et de mitraillettes. Les agents de la Gestapo française se sont particulièrement acharnés sur les malheureuses victimes. Ils continuaient à tirer sans arrêt bien que celles-ci soient déjà mortes."

Tout cela donne un peu l'impression de décisions prises à la hâte et/ou sans grande réflexion ni recul. Pour un candidat, passe encore. Pour un président...

Et de deux...

Des associations ont noté l'absence de ministre chargé des personnes âgées dans le gouvernement Fillon version 1.0.

Absence d'autant plus étonnante que NS doit pour beaucoup son élection à cette catégorie d'électeurs, ce qui fit dire à Louis Chauvel, sociologue et professeur à Sciences Politiques, que "Si on retirait le droit de vote aux plus de 68 ans, Ségolène Royal serait élue".1.

Comme quoi, on n'est jamais si bien trahi déçu que par les siens...



1 20Minutes.fr, éditions du 07/05/2007.

16 mai 2007

Ce que le maire ne fit pas...

La première décision de Nicolas Sarkozy en sa qualité de Président de la République fut donc de souhaiter que chaque année la lettre d'adieu de Guy Mocquet soit lue dans tous les lycées1.

Bel hommage à ce jeune résistant communiste fusillé à 17 ans 1/2.

Un autre bel hommage eut été de donner à ce même militant le nom d'une rue lorsque NS était maire de Neuilly-sur-Seine...

La remarque s'applique à Jean Jaurès et Léon Blum, également souvent cités durant sa campagne électorale par l'ancien maire de Neuilly qui n'a pas su, en 19 ans de mandature, trouver le temps de rebaptiser une rue, une impasse ou ne serait-ce qu'un square.




1 Je ne m'étendrai pas sur le fait que cette lettre pourrait être lue comme l'apologie de ce sacrifice dit "suprême", au moment où une stupide caricature de souris américaine endoctrine les enfants palestiniens et les pousse... au même sacrifice !

14 mai 2007

Et d'un...

Patrick Devedjian est un proche parmi les proches de N. Sarkozy. Il y a quelques semaines, il se voyait déjà en haut de l'affiche au ministère de la Justice. Premier parmi les fidèles du nouveau président, premier parmi ceux qui ont cru en Lui et de longue date, il n'est pas étonnant qu'il en devienne un des premiers... trahis déçus.

Car la doctrine Sarkozienne selon laquelle "La fidélité, c'est pour les sentiments. Les compétences, c'est pour le gouvernement" semble en avoir décidé autrement et c'est la présidence du conseil général des Hauts de Seine qui lui tend ses bras confortables1.

Convenons-en, il y a pire lot de consolation. Sans compter que récompenser ainsi la moindre compétence d'un proche, voilà une bien belle manière de réhabiliter les valeurs Travail et Mérite.

Après les golden parachutes, voici venu le temps des golden placards...



1 PIB : 89 milliards €, budget : 1 685 920 000 €

Vessies et Lanternes...

Dans sa grande bonté D. de Villepin a proposé à NS de passer son week-end au pavillon de la Lanterne, à Versailles.

Lors des primaires internes de l'U.M.P.1 DDV se demandait si "un homme qui ne sait pas garder sa femme pouvait gouverner la France".

Dès lors, offrir à son ex-rival l'hospitalité d'une résidence dont le portail est orné de bêtes à cornes n'est peut-être pas du meilleur goût.

Sauf à vouloir prendre sa retraite de la vie politique sur une note d'humour caustique...





1 Je ne parle pas des fausses primaires laborieusement mises en scène après celles plutôt réussies du P.S..

Une hirondelle ne fait pas le printemps...

"On dira que quelques hirondelles de gauche ne font pas le printemps d'un gouvernement qui restera essentiellement de droite."

Voilà ce qu'écrit Laurent Joffrin (Libération) dans son édito du 14 mai à propos de la possible nomination de Bernard Kouchner au poste de ministre des Affaires étrangères du futur gouvernement Sarkozy version 1.0.

Au risque de détonner et d'étonner, je dois avouer que cette hypothèse, loin de me laisser seulement sceptique, m'interpelle quelque part, pour reprendre une expression aussi galvaudée que consacrée.

Le Schtroumpf Ier a promis la rupture durant sa campagne, force est de constater qu'il semble désireux de la mettre en oeuvre. Puisqu'il n'est pas permis de le prendre au pied de la lettre ("seul le prononcé fait foi") prenons-le donc au mot et à l'acte.

Si B. Kouchner entrait au gouvernement, qui plus est au Quai d'Orsay, avec un vrai poids et une vraie marge de manoeuvre et d'action, ce ne serait pas une si mauvaise chose. Il a l'expérience et ce petit côté People très tendance depuis le 6 mai. B. Kouchner pourrait ainsi représenter le pôle "Ile de Lumière & Sac de riz" pour contre-balancer le trop clinquant et dominant bloc "Yacht Paloma & Fouquet's".

11 mai 2007

Tu quoque mi fili...

Jeudi 10 mai 2007 - Mrs J. Chirac et N. Sarkozy commémorent ensemble l'abolition de l'esclavage, puis reçoivent Mr Saad Hariri à l'Elysée.

"Je règle mon pas sur le pas de mon père, Je règle mon pas sur le pas de mon père, je règle mon pas sur le pas de mon père..."

09 mai 2007

SuperMenteur, le retour ?

Nicolas Sarkozy déclare, en marge de ses vacances maltaises, que Vincent Bolloré n'a "jamais travaillé avec l'Etat".

Selon le site Internet du groupe Bolloré :

"IER développe des bornes pour les administrations, les collectivités locales et les entreprises, (libre-service d’affranchissement à La Poste, certificats de non-gage dans les préfectures,CNAM)."

IER est la propriété du groupe Bolloré, un des ses administrateurs n'est autre que Vincent Bolloré himself.
Si l'on peut pinailler sur le fait de savoir si La Poste ou la CNAM peuvent être appelées "Etat", le doute n'est guère permis en ce qui concerne les préfectures.
Même si cette activité ne représente pas une part si importante des activités d'IER ou du groupe Bolloré, cela n'autorise pas à dire "jamais travaillé avec l'Etat".

Me semble t-il...

Karl Zéro...

"Ségo et Sarko sont dans un bateau" est le deuxième long métrage cosigné par le tandem Karl Zéro - Michel Royer.

Aujourd'hui, on sait qui a poussé Ségo à l'eau et qui est resté sur le bateau...

Errata

Et pan, complètement planté avec mes comptes d'apothicaire !

Schrtoumpf 1er élu avec 53% des voix.

Hier c'était les sondages qui me laissaient rêveur, aujourd'hui ce sont les résultats du vote...

Le Vrai Compte Maltais...

[Je reprends un commentaire posté ce matin sur le BigBangBlog au cas-où...]

Qui paie les vacances maltaises de la famille recomposée Sarkozy ?

Bonne question. Quel que soit l’angle sous laquelle on la traite, les réponses ne sont pas convaincantes et appellent d’autres questions encore plus dérangeantes :

- Hypothèse "Argent privé". En gros le couple sort de sa poche les 200.000 euros qu’aura coûté le package "Fouquet’s + Jet privé + Location du P’tit Bateau"1. Question : d’où sort cet argent ? Les revenus de Sarko sont plus ou moins connus depuis 5 ans, il ne paie l’ISF que depuis cette année, sortir 200.000 euros pour trois jours de vacances, bigre ! L'année 2006 a du être sacrément bonne et ça donne, en effet, envie de travailler plus !

- Hypothèse "C’est l’UMP qui régale !". Après tout, l’UMP pourrait récompenser son candidat élu. Mais là encore, d’où sort cet argent ? Depuis 1988 le financement des partis politiques est largement public2. Les impôts des 47% de Français qui n’ont pas voté "Schrtoumpf 1er" financeraient donc son équipée maltaise ?

- Hypothèse "C’est cadeau !". OK, Nicolas est l’ami des milliardaires et après en avoir été le candidat, il en sera bientôt le président. Il peut très bien être l’invité de l’un d’eux, sous réserve de ne pas en devenir... l’obligé. Et comment ne pas rsiquer de l’être - un peu - quand on a accepté un tel cadeau ? Il se dit que c’est Vincent Bolloré qui régalerait, puisque l’avion et le yacht semblent lui appartenir, d’une manière ou d’une autre. Comment garantir la neutralité de l’Etat quand son (futur) Chef est à ce point proche de celui d’un groupe présent dans des secteurs aussi peu neutres que l’énergie3 ou les médias4. Comment garantir cette neutralité dans le cadre des contrats passés entre le groupe Bolloré et les administrations publiques5 ?




1 Somme qui se situe dans le bas de la fourchette des estimations avancées.
2 Les entorses à cette loi ont d'ailleurs valu au "meilleur d'entre eux" des vacances québecoises forcées.
3 Le groupe Bolloré a doublé en dix ans sa part de marché dans la Distribution d’energie gràce notamment à la reprise d’une partie des réseaux de distribution de Shell et de BP. Source : Site web du groupe Bolloré.
4 Le Groupe détient 30 % de la Société Française de Production, 10 % de Gaumont, 20 % d’Havas, la chaine TNT Direct8, etc. Toujours selon le site web du groupe Bolloré.
5 IER - propriété du groupe - développe des bornes pour les administrations, les collectivités locales et les entreprises, : libre-service d’affranchissement à La Poste, certificats de non-gage dans les préfectures, CNAM.

03 mai 2007

Comptes de fin de campagne...

Je me suis amusé à jouer au petit chimiste politique à partir des résultats officiels du 1er tour et des hypothèses suivantes :


Hypothèse n°1
Chaque camp reporte ses voix sur "son" candidat (avec Schivardi arbitrairement classé à Gauche et Nihous tout aussi arbitrairement à Droite), les électeurs du Centre se partagent à 50/50 entre S. Royal et N. Sarkozy.

Résultats : S. Royal : 46% - N. Sarkozy : 54%


Hypothèse n°2
Chaque camp reporte ses voix sur "son" candidat.
60% des centristes reportent leur vote sur S. Royal, 40% sur N. Sarkozy.

Résultats : S. Royal : 48% - N. Sarkozy : 52%


Hypothèse n°3
Chaque camp reporte ses voix sur "son" candidat.
50% des électeurs du Front National s'abstiennent, l'autre moitié reporte son vote sur N. Sarkozy (qui l'a bien cherché, me semble t-il...).
60% des centristes reportent leur vote sur S. Royal, 40% sur N. Sarkozy.

Résultats : S. Royal : 50,2% - N. Sarkozy : 49,8%

L'écart entre les deux candidats est 136.000 voix.


Hypothèse n°4
Chaque camp reporte ses voix sur "son" candidat.
50% des électeurs du Front National s'abstiennent, 25% reportent leur vote sur N. Sarkozy et 25% sur Ségolène Royal.
Les électeurs du Centre se partagent à 50/50 entre S. Royal et N. Sarkozy.

Résultats : S. Royal : 51% - N. Sarkozy : 49%


Hypothèse n°5
Chaque camp reporte ses voix sur "son" candidat (avec Schivardi à Gauche et Nihous à Droite).
50% des électeurs du Front National s'abstiennent, 25% reportent leur vote sur N. Sarkozy et 25% sur Ségolène Royal.
60% des centristes reportent leur vote sur S. Royal, 40% sur N. Sarkozy.

Résultats : S. Royal : 53% - N. Sarkozy : 47%


En résumé, la victoire de Ségolène Royal parait loin, très loin d'être hypothétique. Et les sondages qui donnent N. Sarkozy gagnant avec 53% des suffrages me laissent soudain assez rêveur...

02 mai 2007

Verba volant, scripta manent ?

Je voulais me lancer dans un long commentaire du - violent, quoiqu'il en dise - discours que prononça Nicolas Sarkozy à Bercy le 29 avril dernier.

Je me suis donc rendu - mea culpa, mea maxima culpa - sur le site de l'U.M.P. pour y consulter la transcription dudit discours.

"Seul le prononcé fait foi"

Voici ce que l'on peut lire, en souligné d'origine, dans l'en-tête du discours.

"Seul le prononcé fait foi". Qu'est-ce à dire ? Que l'écrit ne peut être invoqué comme "preuve" ou comme argument ?

"Seul le prononcé fait foi". En clair, "buvez mes paroles, ne croyez que mes paroles, ne vous fiez pas à l'écrit", tel serait le message subliminal derrière ce "Seul le prononcé fait foi".

On nous avait déjà fait le coup du "Au commencement était le Verbe". Sarko se prendrait-il - déjà - pour Dieu ?

Nous y voilà ?...

Je préfère annoncer la couleur : ce billet est volontairement et outrageusement polémique. Mais comme d'autres, "je préfère l'excès de caricature à l'absence de caricature."

Les paroles suivantes sont tirées d'une chanson que les moins de 70 ans peuvent ne pas avoir connue ni chantée :

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Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal!
Tous tes enfants qui t'aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu « Présent »

Refrain :
Maréchal nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà !
Tu nous as redonné l'espérance
La Patrie renaîtra !
Maréchal, Maréchal, nous voilà !

Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir :
« Français levons la tête,
Regardons l'avenir ! »
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l'or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel.

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Je voulais les adapter au cas Sarkozy mais finalement, non, tout y est ou presque : de l'homme (forcément, un homme) providentiel à l'appel à la soumission de tous à lui.
Ironie de l'histoire, cette chanson est un plagiat, un "remix" avant l'heure, où ont été savamment mélangées les paroles d'un hymne à la gloire du Tour de France et dont la musique plagie une chanson de Casimir Oberfeld, compositeur prolofique des années 20/30, né en Pologne et mort en déportation, à Auschwitz, en 1945.

Les supporters de Pétain faisaient déjà dans la récup'...

L'état de la France...

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Pour la première fois depuis six ans et demi, la Bourse de Paris, qui gagnait 0,68 % en début de journée mercredi, a franchi, vers 10 h 20, le seuil des 6 000 points. (AFP)
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Si le chomage baisse, la Bourse, elle, augmente réellement, pour le plus grand bonheur des actionnaires - mais bizarrement pas des salariés, étonnant...

Il faut bien que ces derniers travaillent tant et plus pour que les premiers gagnent, eux aussi, tant et (toujours) plus.

Et ils devront peut-être s'y habituer pour les cinq prochaines années, si l'on en croit les sondages.

01 mai 2007

Mai 68 : Haro sur les baudets !

Nicolas Sarkozy a récemment vomi sa haine et craché son venin sur les supposés effets de ce qu'il est convenu d'appeler la pensée soixante-huitarde.
Son discours à ce sujet relève d'ailleurs autant de la politique - au sens poujadien du terme - que de la psychanalyse - au sens freudien.

Les soixante-huitards sont accusés d'avoir détruit l'école de Jules Ferry. En 1968 la majorité électorale était encore à 21 ans. Une des revendications des sus-nommés était d'ailleurs l'abaissement de cette majorité. Dans leur très grande majorité, ceux qui manifestèrent n'étaient donc pas en âge de voter. Ce qui expliqua en partie que les élections législatives provoquées par De Gaulle en juin 68 virent la victoire d'une assemblée très largement majoritaire... de droite ! Et cette majorité de droite resta au pouvoir jusqu'en 1981.

Cela signifie donc que les grandes réformes, notamment dans l'Education nationale, mises en oeuvres après 1968 et jusqu'en 1981 furent le fait d'hommes.... de droite, gaullistes façon Pompidou ou centristes façon VGE. Les soixante-huitards qui détruisirent donc l'école de Jules Ferry - si l'on adhère aux thèses avancées par Iznogoud - ce sont donc ceux-là, dont Joe Dalton est, qu'il le veuille ou ne l'assume pas, l'héritier :

Du 5 avril 1978 au 21 mai 1981 :
- Christian Beullac - Ministre de l'Education
- Jacques Pelletier - Secrétaire d'État
- Alice Saunier-Seité - Ministre des Universités (depuis le 10 janvier 1978)

Du 29 mai 1974 au 4 avril 1978
- René Haby - Ministre de l'Education Nationale
- Annie Lesur - Secrétaire d'État chargé de l'Enseignement Préscolaire (à partir du 8 juin 1974)
- Jean-Pierre Soisson - Secrétaire d'État aux universités (à partir du 8 juin 1974)
- Alice Saunier-Seité - Secrétaire d'État aux Universités (à partir du 12 janvier 1976, devient Ministre des Universités le 10 janvier 1978)

Du 6 juillet 1972 au 28 mai 1974
- Joseph Fontanet - Ministre de l'Education Nationale
- Jacques Limouzy - Secrétaire d'État auprès du Ministre (à partir du 12 avril 1973)
- Suzanne Ploux - Secrétaire d'État auprès du Ministre (à partir du 12 avril 1973)
- Pierre Mazeaud - Secrétaire d'État chargé de la Jeunesse et des Sports (à partir du 1er mars 1974)

Du 22 juin 1969 au 5 juillet 1972
- Olivier Guichard - Ministre de l'Education Nationale
- Pierre Billecocq - Secrétaire d'État auprès du Ministre

Du 13 juillet 1968 au 21 juin 1969
- Edgar Faure - Ministre de l'Education Nationale
- Jacques Trorial - Secrétaire d'État à l'Education Nationale

Du 31 mai 1968 au 12 juillet 1968
- François-Xavier Ortoli - Ministre de l'Éducation Nationale
- Marie-Madeleine Dienesch - Secrétaire d'État à l'Éducation Nationale



A ce propos, un mot sur l'intitulé même du ministère : avant Vichy, il s'appelait Ministère de l'instruction publique. La dénomination "Education nationale" est un héritage du régime de Pétain, malheureusement jamais remis en cause depuis 1941.