18 mai 2007

Ca commence fort...

Depuis hier je m'interroge sur le sens - si sens il y a - des premiers actes de notre nouveau Président.

L'Arc de Triomphe et la ravivage de la Flamme sur la tombe du soldat inconnu, OK. L'hommage au général de Gaulle, dans l'héritage politique duquel NS s'inscrit, rien à redire. L'hommage à Clémenceau, par contre, m'étonne un peu. Mais bon, sa statue est proche de celle de Mongénéral, après tout, pourquoi pas.

Plus étonnants, l'hommage rendu aux résistants fusillés au bois de Boulogne et ce voeu que soit lue à chaque rentrée scolaire la lettre d'adieu de Guy Mocquet.

Entendons-bien (dans les campagnes et ailleurs), ce n'est pas tant l'hommage en soi qui m'étonne, mais le discours. Voilà un président élu sur une promesse de rupture et d'élan vers l'avenir qui entame son quinquennat par un retour - loin, très loin - en arrière, et dans le temps et dans le ton.

Dans le temps : chaque lieu "visité" est associé à des évènements que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaitre. Détail "comique", ils rappellent tous l'antagonisme franco-allemand que les prédécesseurs de NS, Mongénéral en tête, s'efforcèrent de résoudre. Mais il faut croire qu'Angela Merkel ne lui en tint pas rigueur, dont acte. Ne soyons pas plus royalistes que le Roi.

Dans le ton ensuite : la lettre d'adieu de Guy Mocquet, les paroles prononcées à la cascade du bois de Boulogne, glorifient le don de soi à la Patrie et l'acceptation de ce sacrifice dit "suprême". Quel message d'avenir faut-il voir derrière ça ?

Enfin, admettons que NS en ait assez de du devoir de mémoire la repentance, il faut savoir bien choisir ses références historiques.

Je m'explique.

Aux Glières, l'encore candidat a voulu rendre hommage à la Résistance unie face à l'ennemi allemand. Durant sa campagne, reprenant une conception très gaullienne sur le régime de Vichy - à savoir : ce n'était pas la France - il avait déclaré que "des Français [qui] avaient trahi l'idée de la France, [qui] étaient devenus des ennemis de la France".

C'est un peu génant, car dans les deux cas - Bataille des Glières et massacre de la cascade du bois de Boulogne - on ne peut pas dire que "des" (sous-entendu : "quelques") Français étaient impliqués.
Aux Glières, l'armée allemande est venue au secours de la Milice bien française qui n'arrivait pas à réduire les maquis résistants.
A Boulogne - et dans une plus large mesure à Paris sous l'occupation - la branche là encore bien française de la Gestapo fut plutôt active. Des témoignages disent que "Les exécutions ont été faites par une vingtaine d’individus environ, tant soldats du SD qu’individus appartenant à la Gestapo française, à l’aide de revolvers et de mitraillettes. Les agents de la Gestapo française se sont particulièrement acharnés sur les malheureuses victimes. Ils continuaient à tirer sans arrêt bien que celles-ci soient déjà mortes."

Tout cela donne un peu l'impression de décisions prises à la hâte et/ou sans grande réflexion ni recul. Pour un candidat, passe encore. Pour un président...