04 avril 2006

Gouverner, c'est savoir écouter... et lire !

Qui a dit que la lecture des rapports des groupes de travail ministériels était d'un ennui à mourir ?

Le rapport sur l'insertion des jeunes sortis de l'enseignement supérieur fourmille de véritables "perles".

Extraits :

"(...) Le groupe suggère aux partenaires sociaux d’examiner un système de
modulation des cotisations au régime d’assurance chômage selon la nature des contrats. Lors de l’embauche d’un jeune (à la recherche d’un premier emploi ou d’un premier emploi stable), l’entreprise ne paierait pas de cotisation UNEDIC la première année si l’embauche se fait en CDI. Au cours des deux années suivantes, le taux retrouverait progressivement son niveau habituel. Dans une logique assurantielle, l’embauche en CDI correspond en effet à une réduction du risque de passage par le chômage. Il ne serait donc pas anormal que, lorsqu’il contribue à réduire ce risque, l’employeur contribue à une moindre hauteur au fonctionnement du régime d’assurance chômage. Un tel « bonus » pour les employeurs qui privilégieraient le CDI aurait une valeur incitative mais elle aurait aussi une valeur symbolique forte. Elle contribuerait à inverser la tendance à la multiplication des contrats spéciaux pour les jeunes"

"Qu’il sorte d’une filière dite professionnelle ou non, un jeune ne devrait pas quitter l’université sans disposer de solides capacités à rédiger, argumenter, analyser un problème, s’auto-documenter, utiliser les outils informatiques courants, parler correctement une langue étrangère… Ce n’est malheureusement pas toujours le cas ! L’encombrement de certaines filières, réputées pour leurs faibles débouchés (mais qui attirent en raison de l’absence de sélectivité à l’entrée), ne constitue véritablement un problème que parce que les jeunes qui s’y engagent en sortent souvent sans avoir achevé leur cursus et sans maîtriser ces aptitudes de base."

"L’aide aux jeunes issus de l’immigration doit s’inscrire dans cette politique globale d’aide au financement des études. Une étude récente du ministère de l’Education nationale a montré qu’à niveau social identique, leur réussite scolaire n’était pas moins bonne et parfois même meilleure, que celle des jeunes d’origine française. Le même constat pourrait sans doute être fait à propos des jeunes dans l’enseignement supérieur. Les dispositifs de discrimination positive en leur faveur ne constituent dons pas une réponse adaptée (...)."

Bref, une lecture des plus intéressantes et dont devraient s'inspirer tous les acteurs de la crise actuelle dite "du CPE".